Nuestro libro / Notre livre

La dama del lago (1888)

La dama del lago (1888)
John William Waterhouse

samedi 28 novembre 2009

2. Sauver l'eau /Salvar el agua Version française / versión francesa


de Charlotte Alleau, Aurélie Boucher, Elise Rouillé et Miriam Idrisi Cao


Il était une fois une jeune fille nommée Nina. Celle-ci vivait avec son père dans la région des grands lacs. Sa mère était décédée il y a déjà de nombreuses années, emportée par la maladie. Nina avait grandi avec son père dans une petite cabane de pêche en face d’un lac qu’elle aimait particulièrement. Elle adorait l’eau, elle passait des heures dans sa barque. Elle aimait le calme qui y régnait : écouter le bruit des vagues et le clapotis de l’eau la rassurait.Nina allait sur ses 16 ans, elle avait grandi et était maintenant d’une grande beauté. Ses magnifiques cheveux d’ébène retombaient gracieusement sur son visage enfantin. Son père quant à lui, vieillissait : il avait le visage marqué par la fatigue et le travail. En effet, chaque jour il se levait à l’aube pour aller sur le lac et ramener de quoi les nourrir. Sans ce lac, ils ne pouvaient survivre.

Un matin alors que son père était parti, Nina décida d’emprunter le chemin du bord du lac pour aller rendre visite à son amie Loue. Elle marchait sur ce sentier qu’elle connaissait par cœur. Le temps semblait arrêté, le silence lui parut suspect, la forêt autour d’elle plus dense, la lumière plus sombre. Elle perçut un bruit, comme un sifflement. Nina s’approcha du lieu d’où venait la douce mélodie, tout semblait irréel. Elle poussa une branche et aperçut une jeune femme, Nina s’approcha pour mieux l’observer. Elle lui était inconnue, sa beauté rare la surprit. Sa peau était très pâle, d’une étrange beauté qui lui rappelait le bleu des yeux de la jeune femme. Elle ne semblait pas humaine, le moindre trait de son visage paraissait tout droit sortit d’un rêve. Elle ne pouvait être qu’une naïade.
Nina en avait entendu parler dans des légendes mais elle ne croyait pas en leur existence jusqu’à aujourd’hui. Mais perdue dans ses pensées, Nina n’avait pas remarqué que la jeune femme avait disparu. Soudain elle sentit une main se poser sur son épaule, une vague de peur traversa tout son corps.
« - Alors on m’observe ? Si tu veux le savoir, je m’appelle Aqua, je t’attendais. »Nina était terrifiée et en même temps fascinée.« - Oui, je t’attendais, j’ai besoin de ton aide, j’ai besoin que tu fasses trois choses pour moi. En échange de tes services je t’offrirai ce dont tu rêves le plus, mais donne-moi ta réponse rapidement, je n’ai pas beaucoup de temps. »Nina était perdue, tout allait trop vite, que lui arrivait-il ?
« - Mais pourquoi moi ? Vous ne pouvez pas vous en occuper seule ?- Non, car on veut m’empêcher d’obtenir ce que je veux. En effet un homme nommé Alan, me détenait prisonnière. Je me suis échappée et il veut à tout prix me retrouver.- Pourquoi ? Et que voulez-vous faire ?- Je veux l’empêcher de détruire ces lacs et maintenant que je suis libre je suis un danger pour lui… »


2
Détruire les lacs ? Leurs lacs. Cette idée était difficilement acceptable. Les lacs étaient pour elle la mère qui lui avait tant fait défaut. Elle s’endormait la nuit avec les murmures que produisait le vent sous le reflet de la lune ; dans ses eaux elle avait partagé de longues heures de jeu. Non, les lacs ne pouvaient pas disparaître.
Que veux-tu que je fasse ? –demanda d’une voix tremblante. Les doux doigts de la naïade s’approchèrent de Nina jusqu’à s’emmêler avec douceur dans ses cheveux. Sa peau pâle semblait presque briller à côté des cheveux d’ébène de Nina.
J’ai besoin de ton corps – répondit la naïade dans un léger murmure. Nina apeurée fit quelques pas en arrière. « Si tu me le confies pendant le temps nécessaire, je ne serai pas vulnérable face à Alan et je pourrai le vaincre ».
« Mais…mais, qui est Alan ?demanda Nina en essayant de trouver un sens à tout de qu’elle entendait.
« Alan, c’est l’esprit du feu comme moi je suis l’esprit de l’eau. Il est devenu ambitieux et veut mettre à sa botte tout ce qui l’entoure. Il a décidé de détruire tous les esprits de la contrée et il a déjà vaincu le vent, c’est pourquoi il fait de plus en plus chaud. Si je ne l’arrête pas il me détruira moi aussi et les lacs qui donnaient de l’eau à l’esprit de la terre s’assècheront. Alan triomphera et laissera ces terres ravagées et sèches comme le désert. La voix mélodieuse de la naïade était (teintée)embrumée d’un souci et d’une angoisse presque palpables.
-"Je ne comprends pas ce que mon corps peut faire"-, demanda Nina.
-"Si j’entre dans ton corps, Alan ne me trouvera pas, il ne pourra pas me détruire et je pourrai aller chercher son âme pour reconstituer la partie qui a été abîmée.
Tout était trop étrange et compliqué, Nina ne comprenait pratiquement rien de ce que la naïade lui disait. Lorsqu’elle vit son expression, elle continua. « Nous les esprits nous avons tous l’âme cachée dans un lieu secret. Quand nous ne savons plus où elle a été cachée, celle-ci commence à s’abîmer de sorte que l’esprit qui la possédait devient méchant, car quelque part son âme devient noire. Je sais où est l’âme d’Alan et c’est pour cela qu’il me retenait prisonnière, parce qu’il sait que je souhaite le sauver de cette noirceur que lui maintenant ne comprend pas. Si nous ne la lavons pas il arrivera un moment où le processus sera irrépressible et Alan fera bien plus qu'assécher ces lacs".
Nina respira profondément avant de répondre.
-"Je te laisserai mon corps. Comment faisons-nous (allons-nous faire)?"
La première chose que tu dois faire c’est te rendre au lac dans deux nuits quand la lune sera pleine. Quand la lune se reflétera entièrement dans les eaux, tu t’y submergeras tout entière. C’est à ce moment que je pourrai entrer dans ton corps.
Dans un soupir, la belle naïade acheva sa phrase et s’évapora, laissant une traînée qui se dissipa dans le lac.


3

… Nina se retrouva seule face à elle-même, avait-elle rêvé ? Ce qui venait de se passer était-ce réel ? Elle regarda autour d’elle : tout lui semblait familier ; pas de trace de la naïade ni de leur conversation… Nina commençait à peine a reprendre ses esprit, mais qu’avait-elle fait? Donner son corps à une naïade, dont elle ne connaissait même pas l’existence il y avait à peine une journée! Avait-elle raison de lui faire confiance ? Retrouverait-elle son corps ?
Nina se rendit compte que la nuit était tombée. Le temps était passé tellement rapidement! Combien de temps était-elle donc restée avec cette naïade ? Son père devait s’inquiéter ; elle n’était pas rentrée pour le repas et d’habitude, elle ne s’attardait jamais aussi tard dans la soirée ; les bois étaient dangereux la nuit, personne n’osait y aller à cette heure tardive.
Nina se mit à courir vers sa maison. Elle ne savait pas pourquoi elle ne pouvait s’empêcher de courir; elle ne sentait plus ses jambes et seule l’envie de partir de cet endroit la guidait. Elle était affolée; de nombreuses questions se bousculaient sa tête : pourquoi elle ? Qu’avait-elle de mieux que les autres ? A seulement 16 ans, elle ne se sentait pas capable de sauver ces lacs… Des larmes commençaient à couler de ses yeux, elles glissaient sur sa peau douce et lisse pour s’écraser sur le sol froid et noir de la forêt. Mais enfin, elle aperçut au loin les premières lueurs de son village. Ces lumières lui semblèrent alors tellement rassurantes ! Elle se retrouva face à sa maison, à bout de souffle mais ses larmes commencèrent enfin à s’arrêter. Elle monta les quelques marches pour entrer retrouver son père. Il était assis à la table, les traits tirés et semblait tellement angoissé ! Elle pouvait le comprendre…
- « Papa je suis là… »
Celui-ci tourna la tête immédiatement dans sa direction et dans un mouvement brusque, il se leva et la serra dans ses bras. Enfin elle se sentait rassurée… Son père commença alors à la questionner
- « Mais où étais tu ? Je suis rentré et tu n’étais pas là, que faisais tu dehors à cette heure-ci ? Je me suis inquiété pour toi ! Ne me refais jamais ça … !»
Nina se savait quoi répondre, elle ne pouvait pas lui dire la vérité et de toute façon il ne la croirait pas. Elle-même avait du mal à faire face à cette situation. Son père attendait toujours la réponse. Elle se dépêcha de trouver un mensonge à lui dire ; elle n’aimait pas lui mentir …
- « Excuse-moi, papa, je me suis endormie cet après-midi près du lac et je ne me suis pas rendu compte qu’il était si tard, ne t’inquiète pas je vais bien »
Elle s’empressa de monter dan sa chambre sans manger. Elle était épuisée et les paroles de la naïade lui revenaient sans cesse, « Tu dois te rendre aux lacs dans deux nuits quand la lune sera pleine… » Elle n’avait pas le choix, elle lui avait donné sa parole, elle ne devait pas reculer, les lacs devaient être sauvés.
La nuit avait été agitée, comme la suivante d’ailleurs. Nina avait réfléchi pendant ces deux jours. Elle s’était éloignée de son père pour pouvoir avoir les idées plus claires. A la fin de la deuxième journée, Nina avait fait son choix : elle irait ce soir au lac et donnerait son corps pour protéger ce bien qu’elle chérissait tant. Ces deux jours l’avaient rendue sûre d’elle ; elle était prête pour cette longue aventure même si elle ne savait pas où tout cela la mènerait.
Après avoir mangé rapidement le repas que son père lui avait préparé, Nina alla dans sa chambre pour finir de se préparer. L’angoisse commençait à l’envahir ; elle ne devait surtout pas paniquer ! Elle attendit dans le noir que son père aille se coucher. Les minutes paraissaient des heures, mais Nina ne flancha pas. Enfin le calme régna dans la demeure : plus un bruit, seule la fine brise du vent dans les feuilles se faisait entendre. Nina sortit aussi vite et aussi silencieusement qu’elle le put. Elle était enfin dehors. Les lacs n’étaient plus qu’à quelques mètres, mais par peur de se faire voir, elle s’éloigna du village. Le moment était arrivé ; elle se trouvait les pieds au bord des flots qui clapotaient sur le rivage. La lune était ronde, toute la plaine des lacs était éclairée ; la vue était splendide. Nina ne regrettait pas son choix ; pour rien au monde elle ne voulait perdre tout ceci. Il était l’heure. Nina posa ses affaires sur la rive, enleva son manteau et commença à pénétrer dans l’eau…


4

Nina hésita un moment avant de continuer et dans la nuit, elle cria ces mots destinés à la nymphe :
- « Tu m’avais dit qu’en échange de mon aide, tu me donnerais ce que je désirais le plus au monde et la seule chose que je te demande c’est que tu fasses tout ce qui est en ton pouvoir pour sauver les lacs ! »
Sans réfléchir davantage, elle continua son chemin. L’eau ne tarda pas à lui geler les os ; elle avait l’impression que ses vêtements lui collaient à la peau et il lui fallut beaucoup de courage pour plonger sa tête dans l’eau.
-« Il n’y a pas de temps à perdre ! »
Ces mots résonnèrent dans sa tête comme un cri ; elle sentit que quelque-chose la tirait vers les profondeurs du lac et elle commença à ne plus pouvoir respirer. Dans un mouvement désespéré, Nina essaya de sortir de l’eau mais perdit rapidement connaissance.
La nymphe sortit du lac d’un pas hésitant, s’accorda un instant pour se retrouver dans ce corps qui n’était pas le sien. Pour la première fois, elle sentit le froid ; son corps mouillé se mit à trembler et devant cette réaction qu’elle n’avait jamais eue jusqu’à présent, elle prit peur mais elle ne voulut pas y accorder de l’importance. Elle ne devait pas laisser à Alan le temps de la découvrir. Nina courut à travers le bois avec une agilité qu’elle n’avait jamais connu dans son propre corps. A son passage, les arbres bougèrent d’une façon inquiétante, et rapidement, un ombre se mit à courir à ses côtés.
-« Jamais tu n’y arriveras à ce rythme ! »
Aqua ne tarda pas à reconnaître l’esprit de la terre qui la suivait dans sa course.-« Je ne veux pas que tu te mêles de ça, je dois le faire toute seule.
-« Juste une petite aide ! »
Aux alentours, les branches des arbres commencèrent à prendre vie ; ils tissèrent leurs branches entre elles et en même temps, une masse de boue les enveloppa, formant le corps d’un grand cheval. Une multitude de feuilles qui, peu de temps auparavant, étaient éparpillées sur le sol, volèrent vers l’animal, le couvrant en essayant d’imiter sa peau.
-« Monte. »
Entre les arbres, Aqua vit les yeux marron de l’esprit de la terre et leur sourit. D’un saut, elle monta sur le cheval et au moment où elle s’assit sur sa croupe, celui-ci prit vie et se mit à galoper.
La rapidité surnaturelle du cheval ne tarda pas à l’emmener où elle voulait. Aqua descendit du cheval ; le corps de Nina mit du temps à réagir et à se mettre en marche car le voyage l’avait fatigué.
Là, dans la forêt, au milieu des arbres, il y avait une grotte dont l’entrée avait été cachée par une lourde pierre. Elle y appuya ses mains, essayant de la bouger mais elle ne bougea pas d’un millimètre. Le cheval, qui était resté derrière elle, hennit et aussitôt, la pierre brilla un court instant et se déplaça, ouvrant un espace suffisant pour qu’Aqua puisse passer.- « Encore une fois, merci » murmura-t-elle.
Elle pénétra dans la grotte ; ses yeux mirent un moment à s’habituer à l’obscurité. Elle marcha, se laissant guidée par ses mains qui longeaient les parois humides. Seul le bruit des gouttes qui tombaient pouvaient être perçu à l’intérieur. Après avoir traversé ce passage étroit, elle arriva dans une zone plus vaste, couverte d’une lagune légèrement éclairée par un rayon de lumière qui s’infiltrait par une fissure. Elle respira profondément ; elle savait que dès qu’elle toucherait l’âme d’Alan, il le sentirait et viendrait la chercher. Elle chassa cette idée et commença à s’enfoncer dans les eaux du lac jusqu’à ce que l’eau lui arrive au cou ; un pas de plus et elle n’aurait plus pied. Il ne lui restait pas beaucoup de temps pour atteindre l’âme d’Alan et ce nouveau corps ne résisterait pas longtemps sans respirer. Elle ferma les yeux et s’immergea.
Joel, le père de Nina, se réveilla en sursaut en entendant des coups. Il se leva de son lit et se pencha à la fenêtre. Dehors, une forte tempête se préparait et dans le ciel sombre de la nuit, de grosses masses de nuages s’accumulaient et couvraient entièrement la l’éclat de la lune. Il décida d’aller voir comment allait Nina. Habituellement, elle n’aimait pas beaucoup les orages. Il ouvrit sa porte avec précaution et son cœur s’arrêta un instant en découvrant que sa fille n’était pas dans son lit.
-« Nina ! »,-cria-t-il., mais il n’obtint pas de réponse.
Il se pencha à nouveau à la fenêtre et se rendit compte que les coups qu’il avait entendus provenaient de la porte de la grille. Pourtant, il était sûr de l’avoir fermer. Poussé par son instinct qui lui disait que Nina était allée au lac, il sortit à toute vitesse dans la rue. Ses dernières craintes se précisèrent quand, en arrivait au bord du lac, il vit tous les habits de Nina éparpillés sur le sol. Les eaux du lac étaient déchaînées et la pluie lui fouettait durement le visage. Mais il n’y fit pas attention ; il détacha sa petite barque et commença à ramer sur le lac. Il criait en appelant sa fille mais la tempête emportait ses cris.
-« Tu pensais qu’en te cachant dans le corps d’une jeune fille tu parviendrais à m’échapper ! Aujourd’hui, ce sera ta fin. Aqua n’écoutait pas les paroles de cet être obscur qui se dressait en face d’elle. Elle essayait seulement de le faire réagir.
-« Alan, tu dois seulement te souvenir »
Aqua montrait à Alan une petite boule de feu d’un noir sombre en suspension à quelques centimètres de ses mains.
- Je l’ai gardée ici, pour toi, car nous l’avions décidé ainsi. Si tu la gardes, nous pourrons rester ensemble pour toujours, m’avais-tu dit. Alan, nous nous aimions. Mais toi, tu nous as oubliés et tu as changé. Si tu pouvais te souvenir, tout pourrait redevenir comme avant.
D’un air menaçant, il s’approcha d’elle. Dans les yeux de Nina se reflétaient le visage sombre d’Alan et sa chevelure qui, telle des flammes, ondulait d’une manière inquiétante.Il mit ensuite ses mains autour de son cou et Aqua commença à avoir la sensation que sa peau lui brûlait.
-« C’est ton âme, nous l’avions mise ensemble ici même. »
Pendant un instant, la pression de la main d’Alan se fit moins forte et la nymphe remarqua avec émotion comment la boule de feu changeait peu à peu de couleur, devenant de plus en claire.
-« Toi et moi, l’eau et le feu, nous nous sommes juré que nous nous aimerions et que nous arrêterions de nous affronter. ¿Tu t’en souviens ?
Alan chercha la nymphe dans les yeux de cette jeune-fille et il la trouva. Il descendit la main qui lui serrait le cou et les larmes commencèrent à couler sur le visage de l’esprit du feu ; lentement, ils se rapprochèrent jusqu’à ce que leurs lèvres s’effleurent avec douceur.
-« Nina. »
Dans sa petite barque, Joel pleurait et criait mais il ne s’avouait pas vaincu. La tempête forcit et le jour commença à se lever. Les premiers rayons du soleil illuminèrent quelque-chose sur l’eau. Avec rapidité, Joel rama jusqu’à s’en approcher.
- « Nina, ma Nina ! »
Il sortit de l’eau le corps inconscient de sa fille et le hissa dans sa barque.
-« Allez, respire, Nina ! »
Il essaya de faire tout ce qu’ on lui avait enseigné pour réanimer sa fille mais elle ne réagit pas. Vaincu, il se laissa tombé sur le corps de sa fille et sanglota comme si lui aussi se mourait à l’intérieur. Soudain, Nina commença à tousser intensément et en même temps, elle rejeta l’eau qu’elle avait avalée.
- « Papa, demanda-t-elle d’une voix rauque.
-« Nina, mon dieu, est-ce que ça va ?
Joel la serra dans ses bras avec force.
- « Mais, que t’est-il arrivé, ma chérie ? Qu’est-ce qui t’est passé par la tête pour aller au lac avec cette tempête ? »
-Les yeux interrogateurs de son père l’observaient et en même temps, ils semblaient heureux de la voir saine et sauve. Elle fronça les sourcils ; elle avait très mal à la tête mais ces questions n’avaient pas de réponses, ni pour le père ni pour elle.
« Je t’assure, Papa, j’en sais rien…..

2. Salvar el agua /Sauver l'eau Versión española

de Charlotte Alleau, Aurélie Boucher, Elise Rouillé et Miriam Idrisi Cao

Érase una vez una muchacha llamada Nina que vivía con su padre en la región de los grandes lagos. Su madre había fallecido hacía ya bastantes años, a causa de una grave enfermedad. Nina creció con su padre en una pequeña cabaña de pesca frente a un lago que a ella le gustaba particularmente. Nina adoraba el agua, pasaba horas en su barca. Le encantaba la calma que allí reinaba: escuchar el ruido de las olas y el salpicar del agua le confortaba. Nina tenía ya dieciséis años y se había convertido en una joven muy hermosa. Sus cabellos negros como el ébano caían graciosamente sobre su rostro infantil. En su padre, en cambio, se notaban cada vez más los años y sus facciones se iban marcando por el cansancio del duro trabajo. Se levantaba todos los días al alba para ir al lago y poder llevar algo a casa con lo que poder alimentarse. Sin el lago, no podrían sobrevivir.

Una mañana cuando su padre ya se había ido, Nina decidió tomar el camino del borde del lago para ir a ver a su amiga Loue. Caminaba por el sendero que conocía como la palma de su mano. El tiempo parecía detenido. El profundo silencio le pareció sospechoso, el bosque a su alrededor más denso y la luz más sombría. Escuchó un ruido, como un leve silbido. Nina se acercó al lugar de donde procedía aquella dulce melodía, todo parecía irreal. Movió una rama que le impedía ver y descubrió a una joven. Se aproximó unos pasos para ver mejor. No la conocía y jamás había visto algo semejante. Su extraña belleza la sorprendió. Su piel era pálida, de una extraordinaria belleza que recordaba el azul de los ojos de la joven. No parecía humana, cada facción de su rostro parecía directamente sacada de un sueño. No podía ser otra cosa que una ninfa.
Nina había oído hablar sobre las ninfas en las leyendas pero nunca había creído en ellas hasta hoy. Perdida en esos pensamientos, no se dio cuenta de que la joven había desaparecido. De pronto una mano se posó en su hombro, provocando que una ola de miedo la recorriera el cuerpo.
-“¿Me observabas? Si quieres saberlo, mi nombre es Aqua. Te esperaba…”- El terror y la fascinación se peleaban en el interior de Nina.
–“…Si, te estaba esperando, te necesito, necesito que me ayudes en tres cosas. A cambio de tu ayuda te daré lo que más desees. Pero respóndeme rápido, no tengo mucho tiempo.”Nina estaba perdida, todo iba demasiado rápido. ¿Qué la estaba pasando?

“-Pero, ¿Por qué yo? ¿No puedes hacerlo tú sola?”“-No, yo sola no puedo. Me quieren impedir realizar lo que quiero. Un hombre llamado Alan, me tenía prisionera y he logrado escapar, pero él me quiere encontrarme de nuevo lo antes posible.“-¿Por qué? ¿Qué quieres hacer?”“-Quiero impedir que destruya los lagos y ahora que estoy libre soy una amenaza para su propósito…”

2
¿Destruir los lagos? ¿Sus lagos? Aquella idea era difícil de asimilar. Los lagos eran para ella como la madre que tanto le había faltado. Con sus susurros, causados por el viento y la luna reflejada en ellos, se dormía por las noches, con sus aguas había compartido largas horas de juego. No, los lagos no podían desaparecer.
-“¿Qué quieres que haga?”-, preguntó con la voz temblorosa. Los dedos suaves de la ninfa se acercaron a Nina hasta enredarse en sus cabellos con dulzura. La piel pálida casi parecía brillar cerca del pelo ébano de ella.
-“Necesito tu cuerpo”-, respondió la ninfa en un leve susurro. Nina retrocedió unos pasos asustada. –“Si me lo entregas durante el tiempo necesario, no seré vulnerable a Alan y podré derrotarle”.-“Pero…pero, ¿quién es Alan?”-, preguntó Nina intentando encontrar un sentido a toda la información.-“Alan, es el espíritu del fuego al igual que yo lo soy del agua. Se ha vuelto ambicioso y quiere poseer bajo su mando todo lo que le rodea. Ha decidido destruir a todos los espíritus de la región y ya ha conseguido vencer al del viento por lo que el calor está aumentado. Si no le detengo me destruirá a mí también y los lagos que daban agua al espíritu de la tierra se secarán. Alan quedará vencedor dejando estas tierras desoladas y secas como un desierto”-. La melodiosa voz de la ninfa estaba bañada en una preocupación y una angustia casi palpable.-“No entiendo qué puede hacer mi cuerpo”-, preguntó Nina.-“Si yo entro en tu cuerpo Alan no me encontrará, no podrá destruirme y podré ir a buscar su alma para restaurar la parte dañada”-.
Todo era demasiado extraño y complicado Nina no entendía prácticamente nada de lo que la ninfa le estaba diciendo. Al ver su expresión, continuó. –“Todos los espíritus tenemos el alma escondida en un lugar secreto. Cuando olvidamos dónde la habíamos guardado, empieza a estropearse y hace que el espíritu que la poseía se vuelva malvado, debido a que en algún lugar su alma se va ennegreciendo. Yo sé donde está el alma de Alan y por eso me tenía prisionera, porque sabe que mi intención es salvarle de esa maldad que él ahora no comprende. Si no la limpiamos llegará un momento en que ese proceso se hará irrefrenable y Alan llegará mucho más lejos que secar estos lagos”.
Nina respiró hondo antes de contestar.-“Te dejaré mi cuerpo. ¿Cómo lo hacemos?”-“Lo primero que tienes que hacer es acudir al lago dentro de dos noches cuando la luna esté llena. Cuando la luna se refleje por del todo en las aguas sumérgete en ellas hasta quedar cubierta completamente. Entonces yo podré entrar en tu cuerpo”
Con un suspiro la bella ninfa terminó la frase y se evaporó dejando una estela que se deshizo en el lago.
3
Nina se quedó sola con la noche. ¿Había soñado? ¿Lo qué acababa de ocurrirle era real? Miró a su alrededor, ni rastro de la ninfa, ni de su conversación... Comenzó a recuperar el sentido de la realidad. ¿Qué había hecho? Darle su cuerpo a una ninfa de la cual no conocía su existencia apenas un día antes. ¿Tenía alguna razón para confiar en ella? ¿Recuperaría su cuerpo?Nina se dio cuenta de que había caído la noche, el tiempo había pasado increíblemente rápido. ¿Cuánto había estado con la ninfa? Su padre estaría preocupado, no había vuelto para comer y ella no solía demorarse mucho. Por las noches el bosque era peligroso y nadie se atrevía a adentrarse en él a esas horas.Nina echó a correr hacia su casa. Casi no sentía las piernas pero sólo el deseo de salir de aquel lugar la guiaba. Estaba asustada. Numerosas preguntas se agolpaban en su cabeza: ¿Por qué ella? ¿Qué la hacía mejor que cualquier otra persona? Solo tenía 16 años y desde luego no se sentía capaz de salvar los lagos. Las lágrimas comenzaron a caer, acariciaban su piel dulce y lisa y caían sobre el frío y oscuro suelo del bosque. Comenzó a vislumbrar las luces de su pueblo, esas luces que en esos momentos le resultaron tan reconfortantes. Llegó a la puerta de su casa prácticamente sin aliento. Sus lágrimas cesaron. Por fin estaba en casa.Su padre estaba sentado junto a la mesa, con un gesto de angustia en el rostro. Podía comprenderle…-Papá, estoy aquí.
Él giró inmediatamente la cabeza en su dirección. Con un movimiento brusco se levantó y la estrechó entre sus brazos. Por fin se sintió tranquila.Tras un breve silencio su padre comenzó a interrogarla.-¿Dónde has estado? Llegué a casa y no te encontré. ¿Qué hacías fuera a estas horas? He estado muy preocupado por ti. No vuelvas a hacerme esto.
Nina no supo que responder, de todas formas ella no podía explicarle la verdad, jamás la creería. Ni ella misma sabía como afrontar esta situación. Buscó rápidamente algo para explicarse, odiaba tener que mentirle.-Perdóname, papá, me quedé dormida esta tarde cerca del lago y cuando me quise dar cuenta ya se me había hecho muy tarde, no te preocupes estoy bien.No tardó en subir a su habitación sin cenar siquiera. Estaba agotada y las palabras de la ninfa sonaban en su cabeza sin cesar. “Lo primero que debes hacer es acudir al lago dentro de dos noches cuando la luna esté llena…” No tenía elección, le había dado su palabra, no debía echarse atrás, los lagos debían salvarse.La noche transcurrió agitada al igual que la siguiente. Nina había reflexionado durante estos dos días y había tomado una decisión: Iría al lago y le daría su cuerpo para proteger lo que tanto amaba.Estos dos días la habían vuelto segura de sí misma. No sabía a dónde le llevaría todo esto pero estaba preparada para la larga aventura. Podía sentir como la angustia la invadía pero no debía dejarse llevar por el pánico. Esperó a la oscuridad para que su padre se fuera a dormir. Los minutos parecían horas, pero Nina no vaciló.Finalmente la calma reinó en la casa, ni un ruido, sólo la fina brisa que movía las hojas de la calle rompía el silencio. Salió todo lo deprisa y silenciosa que pudo. Corrió hasta los lagos. El momento había llegado.Sintió el agua chapotear bajo sus pies, la luna lucía totalmente llena y toda la superficie del lago estaba iluminada , la vista era espléndida. Nina no se arrepentía de su decisión, por nada del mundo quería perder aquello. Era la hora, dejó sus cosas sobre la orilla, se quitó el abrigo y comenzó a penetrar en el agua.
4
Nina dudó un momento y antes de continuar, le gritó a la noche las palabras que iban dirigidas a la ninfa.
-¡Me dijiste que por ayudarte me darías aquello que más deseara y lo único que te pido es que hagas todo lo que puedas por salvar los lagos!
Sin pensarlo más siguió su camino. El agua no tardó en helarle los huesos, sintió como la ropa se pegaba a su piel, necesitó mucha fuerza de voluntad para hundir la cabeza.“¡No hay tiempo que perder!” Aquellas palabras resonaron en su mente como un grito, sintió que algo tiraba de ella hasta las profundidades del lago y comenzó a ahogarse. Nina se movió desesperada en un intento por salir del agua, pero pronto perdió el conocimiento.Salió del lago con paso vacilante, la ninfa se concedió un instante para reconocerse dentro de aquel cuerpo que no era el suyo. Por primera vez sintió frió, su cuerpo tembló al estar mojado y se asustó ante esa reacción ajena a todo lo que había podido experimentar. No quiso darle importancia. No debía darle tiempo a Alan a descubrirla. Corrió por el bosque con una agilidad que el cuerpo de Nina jamás habría podido concederle a su verdadera dueña. Los árboles se movieron inquietos a su paso, pronto una sombra comenzó a correr a su lado.-Nunca llegarás a ese ritmo.
Aqua no tardó en reconocer al espíritu de la tierra que se movía siguiéndola en su carrera.-No quiero que te metas en esto, debo hacerlo sola.-Sólo una pequeña ayuda.
Las ramas de los árboles cercanos comenzaron a cobrar vida entretejiéndose a la vez que una masa de barro subía por ellas dando lugar al cuerpo de un gran caballo. Multitud de hojas que momentos antes habían estado esparcidas por el suelo volaron hasta el animal cubriéndole tratando de simular su piel.-Monta en él.
Aqua sonrió a los ojos marrones del espíritu de la tierra que pudo ver entre los árboles. De un salto montó y en el momento en el que ella se sentó sobre su lomo cobró vida y comenzó a galopar.La rapidez sobrenatural del caballo no tardó en llevarla donde quería. Aqua bajó del caballo, el cuerpo de Nina tardó en responder y ponerse en marcha debido a que el viaje le había fatigado. Allí en medio del bosque, entre los árboles había una cueva cuya entrada había sido tapada por una pesada piedra. Apoyó las manos sobre ella tratando de moverla pero no cedió ni un milímetro. El caballo que permanecía a su espalda relinchó y la piedra brilló un leve instante y acto seguido se movió dejando espacio suficiente para que Aqua pudiese pasar.-Gracias una vez más, murmuró. Entró en la cueva, sus ojos tardaron un tiempo en acostumbrarse a la falta de luz. Caminó guiándose por sus manos que iban tocando las húmedas paredes. Solo el ruido de gotas que caían podía percibirse allí dentro. Tras caminar por el angosto pasadizo llegó a una zona más amplia cubierta por una laguna levemente iluminada por un rayo de luz que se colaba por una grieta. Respiró hondo, sabía que en cuanto tocase el alma de Alan este se daría cuenta y vendría a buscarla. No quiso pensarlo más y comenzó a caminar por el agua hasta que esta ya le cubría hasta el cuello, un paso más y no haría pie. No tenía mucho tiempo para alcanzar el alma, este nuevo cuerpo no podría aguantar mucho tiempo sin respirar. Cerró los ojos y se sumergió.
Joel, el padre de Nina, se despertó sobresaltado al escuchar golpes. Se levantó de la cama y se asomó por la ventana, fuera se estaba preparando una gran tormenta, en el cielo oscuro de la noche se acumulaban grandes masas de nubes que cubrían del todo el brillo de la luna. Decidió ir a ver como se encontraba Nina, por lo general, las tormentas no le gustaban mucho. Abrió la puerta de su habitación con cuidado y su corazón se detuvo por un momento al comprobar que su hija no estaba en la cama.-¡Nina!, gritó. No obtuvo respuesta. Se asomó una vez más a la ventana y comprobó que los golpes que había escuchado provenían de la puerta de la verja, que él estaba seguro que había dejado cerrada. Salió disparado a la calle siguiendo un impulso que le aseguraba que Nina había ido al lago. Lo último que deseó se cumplió en cuanto llegó a la orilla, todas las cosas de Nina esparcidas por el suelo. Las aguas del lago se movían furiosas y la lluvia le golpeaba la cara con intensidad, pero no le importó, desató su pequeña barca y comenzó a remar por el lago mientras los gritos llamando a su hija se los llevaba la tormenta.-Pensabas que escondiéndote en el cuerpo de una muchacha lograrías escapar de mí. Hoy será tu fin. Aqua no escuchaba las palabras de aquel ser oscuro que se erguía frente a ella. Solo trataba de hacerle reaccionar.-¡Alan, sólo tienes que recordar!
Suspendida a varios centímetros de sus manos, Aqua le mostraba a Alan una pequeña bola de fuego de un color negro oscuro.
-Yo la guardé aquí, para ti, porque así lo decidimos. Si tú la guardas podremos estar juntos siempre, me dijiste. Alan, nos amábamos. Pero tú te olvidaste de nosotros y cambiaste, si recuerdas todo podrá volver a ser como era antes.Amenazador se acercó a ella, en los ojos de Nina quedó reflejado el rostro sombrío de Alan marcado por una cabellera que semejaba llamaradas que se movían inquietas. Colocó las manos en torno a su cuello y Aqua comenzó a sentir como se le quemaba la piel.- Es tu alma, juntos la pusimos aquí.
Por un instante la presión de la mano de Alan fue menor y la ninfa comprobó conmovida como la bola de fuego iba cambiando de color tornándose cada vez más clara.
- Tu y yo, agua y fuego juramos que nos amaríamos y terminaríamos con el destino que nos enfrenta. ¿Te acuerdas?
Alan buscó a la ninfa en los ojos de aquella muchacha y la encontró. Bajó la mano con la que le apretaba el cuello y las lágrimas comenzaron a bajar por el rostro del espíritu del fuego y lentamente Aqua y él se acercaron hasta que sus labios se rozaron con dulzura.-¡Nina!
Joel lloraba y gritaba desde la pequeña barca, no pensaba rendirse. La tormenta arreció y la claridad de la mañana comenzó a asomar. Los primeros rayos de sol iluminaron algo en el agua. Joel remó con rapidez hasta acercarse.
- ¡Nina, mi niña!
Recogió del agua el cuerpo inconsciente de su hija y lo subió a la barca.
- ¡Vamos respira! ¡Nina!
Trató de hacer todo lo que alguna vez le habían enseñado para reanimar a su hija, pero ella no reaccionó. Derrotado se dejó caer sobre su cuerpo y sollozó sintiendo como él también se moría por dentro. De repente Nina comenzó a toser intensamente a la vez que expulsaba el agua que se había tragado.-¿Papá?,preguntó con la voz ronca.-¡Nina! ¡Dios mío, estás bien!
Joel la apretó con fuerza entre sus brazos.
- ¿Pero que te ha ocurrido mi vida? ¿Cómo se te ocurrió venir al lago con la tormenta que había?
Los ojos interrogantes de su padre la observaban al mismo tiempo felices por comprobar que se encontraba bien. Ella frunció el ceño, la cabeza le dolía intensamente, pero aquellas preguntas tenían tan pocas respuestas tanto para su padre como para ella.
-Realmente papá, no lo sé…

1. El señor nutria Monsieur Loutre Version espagnole Versión española

de Guillaume Gaudemer, Álvaro Ruiz y Saúl Contreras

El Sr. Nutrio vivía en el Loire con su comunidad de nutrias y poseía una pequeña parte de la ribera. Vivía pacíficamente en armonía con sus colegas piscívoros y sus días se sucedían en una lenta monotonía. Era una nutria muy respetable, al menos de día...Sí, porque, por la noche, el Sr. Nutrio se transformaba en: ¡Dark Nutria, la nutria de la sombra! Entonces hacía cumplir la ley sobre su territorio y no toleraba ningún desbordamiento. Todos le temían y sus músculos poderosos se reflejaban sobre las aguas tranquilas en el resplandor de los rayos de la luna. día, los humanos llegaron desde la ciudad, con idea de construir una presa hidroeléctrica...sobre el territorio del Sr. Nutrio. En menos de un mes fue construida y funcionaba a pleno rendimiento. Nuestra intrépida nutria, indignada, reunió a sus compañeros de la fauna fluvial para organizar la rebelión...
“-Queridos compatriotas, en este día en el que los humanos osan burlarse de nosotros en nuestro propio territorio, nos hemos reunido por una misma y única razón: la presa. ¡Esta presa que retiene los peces y contamina nuestro medio ambiente! ¡Si estáis aquí hoy, es para afirmar vuestro descontento!”
Se produjo entonces un alboroto de voces y gritos histéricos. El Sr. Nutrio tenía aparentemente el apoyo del público, así que prosiguió:
“-¡Que los que se opongan categóricamente a esta construcción vengan conmigo, he puesto a punto un plan infalible...! ¡Ja, ja, ja! ¡Soy demoníaco!, añadió en voz baja, muy seguro de sí mismo”
Entonces nutrias, castores, coipos y otros animales palmípedos siguieron al Sr. Nutrio. Juntos, realizaron una gigantesca construcción, una terrible, una implacable máquina de destrucción masiva: ¡el NUTRINATOR!Esta máquina era capaz de agujerear el más duro material y funcionaba con aceite de girasol ecológico, no contaminante. Después elaboraron un plan diabólico, teniendo por objetivo destruir la detestable presa de los humanos.Una noche, cuando los humanos dormían, la nutria de la sombra y sus fieles cómplices dirigieron el NUTRINATOR hacia la construcción.

2
Todos los animales se colocaron alrededor del formidable aparato, junto a la presa, y contuvieron el aliento. El Sr. Nutrio dio la orden de destruirla, cuando de pronto, “VROOUUMM”, se oyó un gran estruendo: una de las compuertas se abrió y una tromba de agua cayó sobre el Nutrinator y lo arrastró río abajo.
Mientras tanto el Sr. Nutrio y los palmípedos se fueron nadando hacia la orilla. Una vez en ella todos se desmoralizaron ya que todo su empeño había sido en vano.
Regresaron a sus madrigueras esperando olvidar lo sucedido y deseosos de que comenzara otro día.
El Sr. Nutrio casi no pudo dormir por el disgusto y se levantó temprano, triste y desanimado. Cuando se asomó a la ventana vio que una espesa niebla cubría el bosque pero pocos instantes después se dio cuenta de que no era niebla, sino humo.
Entonces, vio una estampida de animales. El Sr. Nutrio preguntó a un viejo ciervo: “¿Qué es lo que pasa?” y este le respondió que el bosque estaba en llamas.
Sin pensarlo un momento Nutrio llamó a todos sus amigos palmípedos y se dirigieron a la presa para ponerse a salvo.
Una vez allí, todos los animales vieron que los humanos se afanaban por apagar el fuego pero, como casi siempre, estaban mal organizados y parecía que no iban a conseguirlo solos.
Al Sr. Nutrio se le ocurrió la idea de desviar el cauce hacia las llamas, para así apagar el fuego.
Pero no tenían herramientas para formar el nuevo cauce. Entonces, se le vino a la cabeza que el Nutrinator se encontraba estancado a dos o tres kilómetros de la presa.
Tal vez podrían utilizarlo para desviar el cauce. Rápidamente se organizaron para ir en busca del Nutrinator.
Era muy pesado, tardaron horas en arrastrarlo hacia la presa, pero lo consiguieron. ¡Allí estaba el Nutrinator, listo para desviar el cauce…!

3

Con infinito cuidado, nuestro héroe logró desviar una pequeña parte del río para apagar el fuego.
El Nutrinator estaba resultando de una enorme utilidad.
Orgullosos de su hazaña, los animales fueron a socorrer a sus compañeros del bosque, pillados por sorpresa por el incendio.
Lo que descubrieron sobrepasaba ampliamente su imaginación. Los árboles calcinados estaban la mayoría por el suelo, los otros se habían hechos cenizas y sus hablitantes habían perdido sus madrigueras.
Con su legendaria tranquilidad, el Sr. Nutrio envió a un grupo de zorros (sagaces detectives) en busca de la causa del incendio.
Después empezó a subsanar los daños causados, ayudado por toda la comunidad.
Algunos días más tarde, incluso los árboles muertos eran evacuados, no sin la preciosa ayuda de los castores.
Las pérdidas fueron estimadas en más de la mitad del patrimonio vegetal local.
Cuando volvieron los zorros, declararon saber de fuentes de toda solvencia que los responsables del incendio, aunque no de origen criminal, eran los humanos.
El Sr. Nutrio, temiendo la reacción de sus congéneres, tomó la palabra:
"-Amigos míos, ¡lo que nos cuentan los zorros es extremadamente grave! No estamos dispuestos a sufrir las consecuencias de sus errores sin protestar.
Esta misma noche voy a negociar con ellos. ¡Ellos han destruido nuestro bosque, ellos tendrán que recuperarlo!
Una aclamación siguió este encendido discurso, y el Sr. Nutrio, muy contento de sí mismo, volvió a su madriguera para esperar el anochecer.
Cuando se hizo de noche, Dark Nutrio estaba preparado para cumplir su misión: parlamentar con los humanos...
Hacia allí se dirigió volando (una más de sus habilidades nútricas), y aterrizó delante de sus viviendas.
Encaminándose a la más grande de todas, nuestro intrépido aventurero se preparó para la confrontación. Llamó a la puerta y un gigantesco humano le abrió.
Usando su don de lenguas, Dark Nutrio dijo al humano estupefacto:
"-Buenas noches, humano, me gustaría hablar con tu jefe"
« - ………..
"-Ya veo, dijo, pensativo. Llévame a tu jefe enseguida, luego olvidarás todo, incluído el hecho de que soy una super nutria que habla."
« -… »
Dark Nutrio, sin que su interlocutor se diese cuenta, había empleado en sus frases una mirada casi hipnótica, y el gigante obedeció.
Lo condujo al jefe de las obras de la presa. Con él usoó de nuevo su poder de persuasión y luego borró su memoria, al menos todo lo que hacía referencia a una nutria parlante.
Acabadas las "negociaciones", volvió a casa.
Al día siguiente, reunió a sus compañeros de infortunio, se instaló sobre un viejo tronco de un árbol, y declaró:
"-¡El problema está resuelto! Esta noche he ido a casa de los humanos, como prometí, y tras arduas discusiones -sonrisa de soslayo-, se han comprometido a plantar nuevos árboles.
Y en espera de que éstos sean de tamaño respetable, acondicionarán nidales para nuestros sin techo"
Los animales, eufóricos, organizaron una gran fiesta que duró varios días.
La cuestión del incendio estaba, pues, resuelta pero la presa seguía allí...

4
Una semana más tarde, Dark Nutrio fue a visitar de nuevo al jefe de la presa de los humanos ya que quería saber por qué aún no la habían derribado.
De nuevo volvió a usar sus superpoderes hipnotizadores para dominar la voluntad del incauto.
Éste le explicó que si derribaban la presa, el agua que correría de golpe río abajo sería tanta que arrasaría los pueblos situados más abajo de la antigua presa de madera hecha por los castores.
La nutria y el humano "discutieron" hasta llegar a una idea genial:
los animales palmípedos ayudarían a construir una nueva presa antes de quitar la otra, aguas abajo del Loira, que no molestase al Sr. Nutrio y a todos los animales que vivían allí.
El Sr. Nutrio pensó que por fin volvería a vivir como en los buenos tiempos.
Dos días después, los humanos hipnotizados y los animales palmípedos empezaron a construir la nueva presa.
A la semana, trabajando con mucho empeño y esfuerzo, la presa estaba acabada y los humanos recuperaron su consciencia.
Al Sr. Nutrio le quedaban dos cosas que resolver: la primera era quitar la presa de los humanos, y el segundo asunto, cómo hacer para que los humanos no volviesen a las andadas, ahora que ya no estaban hipnotizados.
Para el primer problema, los animales palmípedos fueron a la presa de los humanos, abrieron las compuertas, y la propia fuerza del agua hizo que la presa se vieniese abajo.
Entonces quedaba el último asunto: contarles la verdad a los humanos.
El Sr. Nutrio fue a hablar con el jefe en la nueva presa, sin más hipnosis, ni con él ni con el resto de los humanos.
El Sr. Nutrio le contó todo lo sucedido. Se esperaba lo peor, pero la reacción del hombre fue sorprendente:
Se echó a reír y le dijo que había hecho un buen trabajo porque había resuelto el problema entre los animales y los humanos.
El Sr. Nutrio se quedó de piedra, a lo mejor los humanos no eran tan idiotas, después de todo.
Los animales recuperaron su forma de vida y los humanos siguieron trabajando como de costumbre.
Y colorín colorado, este cuento se ha acabado.

1. Monsieur Loutre El señor nutria Version française Versión francesa

de Guillaume Gaudemer, Álvaro Ruiz et Saúl Contreras
Mr. Loutre habitait sur la Loire avec sa communauté de loutres, et possédait une petite partie de berge. Il vivait paisiblement, en harmonie avec ses confrères piscivores et ses journées se succédaient dans une lente monotonie. C'était donc une loutre très respectable, du moins le jour... En effet, la nuit, Mr. Loutre se transformait en Dark Loutre, la Loutre de l'ombre!!!
Alors, il faisait régner la loi sur son territoire et ne tolérait aucun débordement. Tous le craignaient, et ses muscles puissants se reflétaient sur les eaux calmes dans l'éclat des rayons de Lune.
Un jour, des humains arrivèrent depuis la ville, dans l'idée de construire un barrage hydroélectrique... sur l'embranchement de Mr. Loutre. En moins d'un mois, celui-ci fut construit et fonctionnait à plein régime.
Notre intrépide loutre, révoltée, rassembla ses compagnons de la faune fluviale pour organiser la rébellion…
« - Chers compatriotes, en ce jour, alors que les humains osent venir nous narguer sur notre propre territoire, nous nous sommes rassemblés pour une même et unique raison : le barrage. Ce barrage qui retient les poissons et pollue notre environnement ! Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est pour affirmer votre mécontentement ! »
S’ensuivit alors un brouhaha allant des voix entendues aux cris hystériques. Mr. Loutre avait apparemment l’accord du public, il poursuivit donc :
« - Que ceux qui s’opposent catégoriquement à cet édifice viennent avec moi, j’ai mis au point un plan infaillible… ! MOUAHAHAH ! Je suis démoniaque ! ajouta-t-il pour lui-même, l’air sûr de lui. »
Alors loutres, castors, ragondins et autres animaux palmés suivirent Mr. Loutre. Ensemble, ils réalisèrent une gigantesque, une terrible, une implacable machine de destruction massive: le LOUTRINATOR ! Cet engin était capable de percer le plus dur des matériaux, et fonctionnait à l'huile de tournesol bio, non polluante. Ils concoctèrent ensuite un plan diabolique, ayant pour but de saboter le détestable barrage des humains.
Une nuit, une fois les hommes endormis, la Loutre de l'ombre et ses fidèles complices dirigèrent le LOUTRINATOR vers la fameuse construction…

2

Tous les animaux se placèrent autour du formidable engin, près du barrage, et retinrent leur souffle. Mr Loutre donna l’ordre de le détruire, quand tout à coup, « vroouuum », on entendit un grand vacarme : une des portes s’ouvrit et une trombe d’eau s’abattit sur le Loutrinator et l’entraîna vers la vallée. Pendant ce temps Mr Loutre et les palmipèdes se dirigèrent vers la rive en nageant. Une fois arrivés ils étaient tous démoralisés car tous leurs efforts avaient été vains.
Ils rentrèrent tous dans leurs tanières, espérant oublier ce qui venait d’arriver et avec l’envie de voir une nouvelle journée commencée.Mr Loutre était contrarié et dormit à peine. Il se leva tôt, triste et découragé. Lorsqu’il se pencha à sa fenêtre il vit qu’un épais brouillard enveloppait le bois, mais peu après, il se rendit compte que ce n’était pas du brouillard mais de la fumée.
C’est alors qu’il vit une débandade d’animaux. Mr Loutre demanda à un vieux cerf : « Que se passe-t-il ? » et celui-ci lui répondit que le bois était en feu. Sans y réfléchir à deux fois Mr Loutre appela tous ses amis les palmipèdes et ils se dirigèrent vers le barrage pour se mettre à l’abri. Une fois là-bas, tous les animaux virent que les hommes s’efforçaient d’éteindre le feu, mais comme toujours, ils étaient très mal organisés et ils ne semblaient pas pouvoir y parvenir seuls.
Mais ils n’avaient pas d’outils pour creuser le nouveau cours d’eau. C’est alors qu’il lui vint à l’esprit que le Loutrinator était échoué à deux ou trois kilomètres du barrage. Peut-être pourraient-ils l’utiliser afin de dévier le cours d’eau ? Rapidement ils s’organisèrent pour aller chercher le Loutrinator. Il était très lourd, et ils mirent des heures pour le traîner jusqu’au barrage, mais ils y arrivèrent. Le Loutrinator était là, prêt à dévier le cours d’eau !

3

Avec un soin infini, notre héros réussi à dévier une petite partie du fleuve pour éteindre le feu.
Le Loutrinator était décidément d’une utilité déterminante.
Fiers de leur exploit, les animaux se rendirent au secours de leurs compagnons de la forêt, pris au dépourvu par l’incendie.
Ce qu’ils découvrirent dépassait de loin leur imagination, les arbres calcinés étaient à terre pour la plupart, les autres étaient en cendres, et leurs habitants se retrouvaient sans logis.
Avec son calme légendaire, Mr.Loutre envoya un groupe de renards (de précieux détectives) en quête de la cause de cet incendie. Puis, il entreprit de nettoyer les dégâts causés, aidé par toute la communauté.
Quelques jours plus tard, même les arbres morts étaient évacués, non sans l’aide précieuse des castors.
Les pertes furent estimées à près de la moitié du patrimoine végétal local.
C’est donc après cet épisode que les renards firent leur retour. Ils déclarèrent savoir de source sûre que les responsables de l’incendie, bien qu’il ne soit pas d’origine criminelle, étaient les humains.
Mr.loutre, craignant la réaction de ses congénères, prit la parole :
« - Mes amis, ce que les renards nous rapportent est extrêmement grave ! Nous n’allons certainement pas subir les conséquences de leurs erreurs sans broncher.
Je m’en vais dès ce soir négocier avec eux. Ils ont détruit notre forêt, ils la renouvelleront ! »Une acclamation suivie ce discours enflammé, et Mr.Loutre, tout content de lui, rentra dans son terrier pour attendre le crépuscule.
La nuit tombée donc, Dark Loutre était prêt à accomplir sa mission : parlementer avec les humains….
Il s’y rendit en volant (encore une de ses compétences Loutriques), et atterrit devant leurs habitations.
Repérant la plus volumineuse, notre intrépide aventurier se prépara à la confrontation. Il frappa à la porte et un humain gigantesque lui ouvrit.
Usant de son don des langues, Dark Loutre dit à l’humain apparemment interloqué :« - Bonsoir, humain, j’aimerais parler à ton chef.
-…-Je vois, fit-il, pensif. Amène-moi à ton chef tout de suite, tu auras ensuite tout oublié, y comprit le fait que je sois une super loutre qui parle. »
-...
Dark Loutre, bien que son interlocuteur ne s’en soit pas aperçu, avait employé dans ses phrases un regard quasi-hypnotique, le géant obtempéra.
Il le mena au chef des travaux du barrage, puis l’affaire fut vite réglée. Il usa à nouveau de son pouvoir de persuasion puis il effaça leur mémoire, du moins tout ce qui faisait référence à une loutre parlante.
Les « négociations » achevées, il rentra chez lui.Le lendemain, il réunit ses compagnons d’infortune, s’installa sur une vielle souche d’arbre et déclara :
« - Le problème est réglé ! Je me suis rendu cette nuit chez les humains, comme promis, et après concertation - sourire en coin - ils se sont engagés à replanter de nouveaux arbres.
En attendant que ceux-ci soient de taille respectable, ils aménageront des nichoirs pour nos sans-logis ! »
Les animaux, euphoriques, organisèrent une grande fête qui dura plusieurs jours.La question de l’incendie était certes réglée, mais le barrage était toujours là…

4

Une semaine plus tard, Dark Loutre rendit à nouveau visite au chef du barrage des humains car il voulait savoir pourquoi celui n’avait pas encore été démoli. Il utilisa à nouveau ses supers pouvoirs d’hypnotiseur afin de dominer la volonté de l’imprudent. Celui-ci lui expliqua que s’ils démolissaient le barrage, la quantité d’eau qui s’en échapperait serait si importante qu’elle engloutirait les villages situés après le barrage en bois construit par les castors.
La loutre et l’humain “discutèrent” et trouvèrent une idée géniale:
Les palmipèdes aideraient à construire un nouveau barrage avant de retirer l’autre, plus bas sur la Loire, afin de ne pas gêner Mr Loutre et tous les animaux que vivaient là.
Mr Loutre pensa qu’il allait enfin pouvoir vivre comme au bon vieux temps.
Deux jours après, les humains hypnotisés et les palmipèdes commencèrent à construire le nouveau barrage.
Dans la semaine, à force de travail acharné et beaucoup d’efforts, le barrage fut terminé et les humains reprirent leurs esprits. Mr Loutre devaient encore résoudre deux choses: la première consistait à faire disparaître le barrage des humains, et la deuxième, trouver le moyen pour que les humains ne commettent les mêmes erreurs maintenant qu’ils n’ étaient plus hypnotisés.
Pour ce qui est du premier problème, les palmipèdes allèrent au barrage des humains ils ouvrirent les vannes, et la propre force de l’eau fit s’écrouler le barrage.
Demeurait alors le dernier problème: dire la vérité aux humains. Mr Loutre alla parler avec le chef du nouveau barrage, sans hypnose, ni avec lui ni avec les autres humains. Mr Loutre lui raconta ce qui était arrivé. Il s’attendait au pire mais la réaction de l’homme fut surprenante :
Il se mit à rire et lui dit qu’il avait fait un bon travail parce qu’il avait résolu le problème entre les animaux et les humains. Mr Loutre en resta muet, peut-être les humains n’étaient pas si idiots que cela, après tout. Les animaux reprirent leurs habitudes et les humains continuèrent à travailler comme avant. Et c’est ainsi que finit notre histoire.