Nuestro libro / Notre livre

La dama del lago (1888)

La dama del lago (1888)
John William Waterhouse

mercredi 16 juin 2010

Le mystère de Kajaani / El misterio de Kajaani Adeline Marty y Melania Velazco

Cette forêt, d’un reflet changeant vert-émeraude et d’une fragilité féerique, aurait pu s’envoler comme l’oisillon qui abandonne le nid. Elle surplombait la vallée, tel un géant qui aurait posé son manteau avant de quitter ce monde, bien au-delà de l’imaginaire.
Au Nord-est de cette vallée, un grand lac s’était emparé des lieux. Le « Oulu » était d’un bleu profond et d’un calme insouciant.
La magie présente en ces lieux était en parfaite harmonie avec notre monde, personne ne s’en doutait…..
Une douce mélodie s’échappa d’une des berges, à l’opposé du village. Ce petit village de pêcheurs, Kajaani, était fait de maisons traditionnelles tout en bois sculpté, du chêne.
Les mélodies s’enchaînèrent, l’eau ne frissonna pas avec le vent glacial….
Une jeune-fille jouait de l’harmonica, assise sur un vieux tronc d’arbre ; elle jouait avec tristesse et beaucoup de mélancolie. D’une beauté éblouissante, cette jeune inconnue ressemblait à une reine : un visage fin, une douceur extrême, des yeux d’un vert si profond et envoûtant, …une peau blanche comme la neige, un nez fin et presque divin, une bouche d’un rouge vermeil et des cheveux, tels une crinière d’un noir éclatant…
Cette jeune-fille s’appelait Eira, elle était la fille d’un marin disparu mystérieusement il y a quelques années. Sa mère étant morte à sa naissance, elle n’avait plus personne et tous les villageois la prenaient pour une sorcière, car elle restait désespérément au bord du lac, attendant le retour de son père, ……détestée par toutes les jeunes-filles de son village, elle n’avait plus prononcé un seul mot depuis la disparition de son père.
Nous étions le 24ème jour du mois, le jour de la pleine lune, quand tout commença….
Eira avait décidé de rester au bord du lac pour attendre son père. Elle savait, elle le ressentait, il allait se passer quelque-chose, elle en était certaine….
Enchaînant les mélodies, toujours plus triste et mélancolique, elle attendait…
A 2h 30 du matin, alors qu’elle s’endormait, une chose arriva : une femme sortit de l’eau. Enfin, ce n’était pas une femme mais un elfe. L’elfe s’approcha doucement et lui chuchota à l’oreille : « Cela fait si longtemps maintenant, …que tu es belle… ! »
Eira aurait voulu la regarder mais ses paupières s’alourdissaient. Elle put dire dans un murmure :
- « Qui êtes-vous ?
- « Je suis ta mère, Eira…. »
Eira avait-elle entendu cette dernière phrase ? Elle s’endormit d’un sommeil profond, rempli de rêves merveilleux……..

2/

Quand Eira s’éveilla, elle était complètement désorientée, elle regarda à droite et à gauche et ne reconnaissait rien de ce qu’elle voyait… En entrouvrant les yeux elle reconnut au fond de la chambre la femme qu’elle avait vue. avant de s’endormir, elle se confondait presque avec les murs blancs.
Elle ne se rappelait pas très bien d’elle et c’est pour cela qu’elle l’examina avec attention sans parvenir à croire ce que cette femme lui avait dit avant qu’elle ne sombre définitivement dans le sommeil : l’elfe avait une peau aussi blanche que la neige, comme celle de Eira, ses lèvres était d’un tel rouge qu’elles rehaussaient divinement sur son pâle visage et sa noire chevelure, longue et soyeuse comme celle de Eira. Leurs traits étaient étonnement semblables …
Lorsque l’elfe se rendit compte que Eira la regardait et qu’elle n’était plus endormie, elle s’approcha d’elle et lui dit d’une voix douce et mélodieuse :
-« Eira, ma chérie tu es enfin réveillée ? »
-« Oui, mais qui es-tu ?
-« Je suis ta mère Eira. Je sais que c’est difficile à croire après tout ce temps passé, mais si tu me laisses la chance de te raconter ce qui est arrivé, je t’expliquerai ».
-« Entendu, mais d’abord dis-moi où suis-je ? »
-« Bien sûr j’avais oublié que tu ne pouvais reconnaître cet endroit, la dernière fois que tu étais ici, c’est lorsque tu es venue au monde et il est normal que tu ne t’en souviennes pas. Nous sommes dans le palais de la reine Bellia, au fond du lac. »
-« Au fond du lac ? Comment cela est-il possible ? J’imagine bien que c’est normal pour vous les elfes. Qui est cette reine ?
-«Cette reine c’est moi, ma chérie et toi tu vas me succéder, à condition que tu le veuilles et que tu sois d’accord avec tout ce que je dois t’expliquer. A moins que tu ne souhaites ne rien savoir de ce monde je te renverrai dans celui que tu connaissais. Es-tu disposée à entendre mon histoire ?
-« Oui bien sûr, mmm...Bellia. »
-« Et bien écoute-moi attentivement Eira. Il y a 18 ans de cela j’ai connu ton père lors d’une de mes sorties dans ton monde, il était dans le port et attachait des cordages, dès que je l’ai vu je suis tombée amoureuse de lui, je me suis glissée à ses côtés en essayant de ne pas attirer son attention car l’amour entre les elfes et les humains n’était pas autorisé dans notre monde. A cette époque je n’étais pas reine, je n’avais pas l’âge et ma protectrice régnait à ma place puisque mes parents étaient morts.
Au moment où je passais derrière ton père, il s’est retourné et lui aussi m’a vue. Il est tombé immédiatement amoureux de moi mais je savais que ce qui nous arrivait était impossible. Cependant l’amour que nous éprouvions l’un pour l’autre était suffisamment fort pour que tous les deux nous puissions lutter. Et au milieu de cette lutte nous t’avons conçue, les plus hauts dignitaires du royaume se sont réunis et ont décidé que je pouvais te garder à la condition de te laisser vivre dans le monde d’en haut avec ton père. J’ai accepté car par-dessus, tout je voulais que tu voies le jour. Lorsque je t’ai mis au monde ils ne m’ont laissé te voir que quelques heures, le temps qu’ils jugeaient suffisant pour te dire au revoir et pour que tu m’oublies. Ton père t’a emmenée avec lui et s’est occupé de toi comme personne d’autre ne pouvait le faire. Tu dois te demander pourquoi je ne suis pas allée te chercher lorsque que ton père a disparu en mer ? En fait personne ne me l’avait dit. Ce sont mes sujets qui me donnent des informations sur toi, mais une fois j’ai décidé de te surveiller moi-même et j’ai vu que tu étais seule, que ton père avait disparu. Alors, je me suis fâchée et j’ai banni tous ceux qui avaient été impliqués dans ce plan qui consistait à me cacher ta solitude et ta tristesse. Je suis sortie du lac et je t’ai recueillie.
Tu as toujours dû te demander pourquoi tu es si différente des autres jeunes filles du village, l’explication c’est que tu es à moitié elfe et à moitié humaine comme tu l’as deviné, mais cela ne s’était jamais produit et la prophétie dit que la première fille d’un elfe et d’un humain sera la personne la plus belle de tous les temps et ce sera celle qui régnera sur le monde des elfes pour toujours.
Cette personne, c’est toi, et c’est toi qui as le pouvoir de décider. Bien sûr tu peux retourner dans ton monde si tel est ton souhait, mais ici tu pourras être avec moi, nous rattraperons le temps perdu et je te montrerai tout ce que tu ignores de ce monde. Si ton père revient un jour, il pourra venir vivre avec nous si tu le souhaites puisque tu seras un jour la reine et ce sera toi qui dicteras les lois. »
Maintenant Eira, ma chérie, dis-moi, que veux-tu faire ?

3/

Eira s'assit et réfléchit : c’était la première fois qu'un de ces rêves pouvait se réaliser ! Elle regarda sa mère avec une telle intensité que toute la pièce se fit silencieuse, et répondit : « oui, je reste, mais promets moi,que je pourrais rechercher mon père... »
- oui, je te le promets, c'est vrai que cette disparition est très étrange...mais je voudrais que tu restes, on 'a tellement de temps à rattraper...viens. »
Eira découvrit un royaume qui ne ressemblait aucunement à son monde:
les habitants ressemblaient tous à Eira, mais sa beauté était telle que personne n'était aussi belle qu'elle... les habitants vivaient sous le lac, dans des maisons souterraines taillées à la main et ornées d’une fresque des anciens temps. La ville était établie de façon hiérarchique : les riches à la surface, les personnes aisées ensuite et les pauvres au plus profond de la terre...
Eira apprit les chants, les histoires et autres activités relatives à l'enseignement d'une princesse. Eira n'était plus renfermée sur elle-même, plus rien ne l'empêchait de parler, ni de sortir de chez elle. Toutes ces choses là étaient effacées...Eira était libre.
Bellia, pensant que sa fille était prête pour partir à la recherche de son père dans ce monde et dans l’autre, fit préparer une escorte
Le jour du départ, la reine Bellia fit un discours, pendant que Eira et ses compagnons traversaient la rue principale, pour sortir du royaume, applaudis par la foule. Quand ils traversèrent la grande porte, ils entendirent la reine Bellia prononcer cette dernière phrase, d'une voix douce mais forte : "Je souhaite et espère de tout mon coeur que votre quête aboutisse. Bonne chance..."
Eira n'entendit pas la fin, mais les paroles de sa mère lui réchauffa le coeur...
"Maman compte sur moi pour retrouver papa, il ne faut pas que je la déçoive..."
Après une journée, les équipes se séparèrent, Eira suivit le général, ainsi que deux autres soldats. Après une vingtaine de kilomètres, le paysage changea. Ils entrèrent dans une sorte de nuages noirs, ils ne voyaient pas à plus de trois mètres autour d'eux. Ils durent rebrousser chemin car il n'y avait aucun moyen de respirer sous l'eau
Le général cria : " Où êtes vous?"
- Nous sommes là, dit Eira toussant pour reprendre son souffle...il va falloir passer au travers...ceux qui veulent s'en aller, partez maintenant..." Un homme partit. Eira, le général et le dernier soldat passèrent cette nuée obscure et crurent que chaque minute durait des heures, avant d'arriver au bout de ce nuage...
Là ils découvrirent un paysage de dévastation, le sol n'était plus blanc, mais d'un noir profond et sans limites, les plantes sous-marines n'étaient plus que branches mortes. Le groupe inspecta le moindre recoin à la recherche d'un être vivant, … mais... ils étaient tous morts et flottaient au fil de l'eau. Il n’y avait aucun signe de vie...Seul le néant s'offrait à leurs yeux. Arrivés à la frontière des deux mondes, Eira retourna dans le monde qu'elle avait toujours connu...

4/
Devant une telle désolation, Eira n’avait plus que deux options : continuer à chercher son père inutilement au milieu de ces terres dévastées ou revenir près de sa mère et espérer que son père se soit perdu dans les eaux du monde réel et non dans un autre monde.
A leur retour, ils étaient à bout de force ; la tristesse de la princesse était contagieuse et personne n’osait rien dire. Quand ils arrivèrent au palais de Bellia, la reine les attendait à la porte. En voyant le visage désemparé et sans vie de sa fille, elle fut bouleversée. Eira leva les yeux vers sa mère et se jeta dans ses bras. La reine n’avait pas besoin de mots pour savoir la cause de la tristesse de sa fille.
Des jours et les semaines passèrent avant que la princesse puisse à nouveau sourire et sortir de sa chambre. Quand enfin, elle trouva la force de se lever et d’affronter de nouveau la vie, elle découvrit que la quête qu’elle avait elle-même entreprise ne s’était pas arrêtée le temps de sa convalescence. Sa mère n’avait pas renoncé et avait décidé d’étendre sa recherche aux mers et aux océans du monde extérieur. Eira se rendit compte qu’ainsi, sa mère avait mis en péril son propre royaume et elle lui demanda pourquoi elle avait pris une décision si risquée :
- Mère, je ne comprends pas pourquoi vous n’avez pas arrêté la recherche.
Sa mère lui répondit :
-Eira, ma chérie, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Il fallait que j’essaye au moins toutes les possibilités. Je te voyais te décourager et cette seule pensée me faisait horriblement souffrir.
- Mais, Maman, tu as mis en danger notre royaume en risquant de rompre le silence où il doit vivre. Et si les humains se rendent compte que nous sommes différents ?
- Ma chérie, tu dois savoir qu’avant d’être reine, je suis mère et je mettrais donc en danger ma propre vie plutôt que de te voir souffrir. De plus, nous avons pris beaucoup de précautions et nous avons quelques pistes.
Pendant que Bellia racontait à sa fille les progrès obtenus, le regard d’Eira s’illuminait. Il était possible que son père ait accosté sur une île protégée par Deonisia et ses partisans. Ce jour même, une troupe partait pour aller à son secours. A cette nouvelle, Eira demanda à sa mère la permission de partir avec la troupe. Elle la supplia longtemps et Bellia finit par accepter à condition qu’elles restent ensemble à l’arrière-garde au cas où il faudrait se battre.
Elles partirent l’après-midi même et en arrivant sur l’île, elles découvrirent que tout n’y était que vice et désespoir. L’image qu’offrait l’île ne surprit pas Eira car sa mère l’avait prévenue avant de partir que lé déesse de cette île détenait le don de la démesure, du vice et de tout ce qui s’y attachait. Quand la troupe entra dans le palais, tous constatèrent que c’était encore pire que ce qu’ils pensaient.
La reine les reçut. Bellia parla au nom de la cour et, en échange de nombreuses faveurs, et de dons, elles obtinrent que la déesse les laisse entrer dans ses prisons pour chercher le père d’Eira. Après avoir appris toute l’histoire, Deionisia décida que seule Bellia pouvait entrer et si, après tant d’années, elle réussissait à identifier son amour, elle les laisserait partir. Bellia accepta, descendit et après avoir vu de nombreuses cellules, elle trouva Reynold, le père d’Eira. Reynold reconnut tout de suite Bellia et tous les deux s’enlacèrent et s’embrassèrent.
Ils sortirent des prisons. En voyant son père, Eira se lança dans ses bras ; tous les trois s’embrassèrent et pleurèrent. Après avoir remercier tout le monde pour leur collaboration, ils partirent vers le royaume sous-marin de Bellia. La famille était maintenant réunie et ils récupérèrent le temps perdu. Finalement, à 21 ans, Eira reçut la couronne de ses parents, et, comme la prophétie l’avait dit, Eira gouverna pendant des milliers d’années, sûrement et justement, car, comme tout le monde le sait, les enfants des elfes et des humains vivent beaucoup plus longtemps que les elfes authentiques, mais pas éternellement.

Versión española

Este bosque, de un reflejo cambiante verde esmeralda y de una fragilidad mágica, habría podido alzar el vuelo como el pajarillo que abandona el nido. Dominaba el valle como si un gigante hubiese dejado su abrigo antes de irse de este mundo, más allá de lo imaginario.Al Noreste del valle, un gran lago se había apoderado del lugar. El “Oulu” era de un azul profundo y de una calma despreocupada.La magia presente en estos lugares estaba en perfecta armonía con nuestro mundo, nadie lo ponía en duda…
Una suave melodía se escapó de una de las orillas, del lado opuesto al pueblo. Este pequeño pueblo de pescadores, Kajaani, se conformaba de casas tradicionales en madera de roble tallada.
Una joven tocaba la harmónica, sentada sobre un viejo tronco de árbol; tocaba con tristeza y mucha melancolía. De una belleza deslumbrante, esta joven desconocida se asemejaba a una reina: cara fina, de una suavidad extrema, ojos de un verde profundo y hechizante… una piel blanca como la nieve, nariz fina y casi divina, boca de un rojo bermejo y cabello, como crines de un negro brillante…Esta joven se llamaba Eira, era la hija de un marinero desaparecido misteriosamente hacía algunos años. Su madre murió cuando ella nació, Eira no tenía más familia y todos los vecinos la tomaban por una bruja, ya que permanecía desesperadamente al borde del lago, esperando la vuelta de su padre… Odiada por todas las jóvenes de su pueblo, ella no había pronunciado ni una palabra desde la desaparición de su padre
Era el día 24 del mes, día de luna llena, cuando todo comenzó…
Eira había decidido permanecer en el borde del lago para esperar a su padre. Sabía, lo sentía, que iba a pasar algo, estaba segura… Empalmando melodías, cada vez más triste y melancólica, esperaba… A las 2:30h de la mañana, cuando s estaba quedando dormida, ocurrió algo: una mujer salió del agua. No era una mujer sino un elfo. La elfo se le acercó suavemente y le susurró al oído: “¡Cuánto tiempo hace… ¡qué hermosa eres…!”Eira habría querido observarla pero sus párpados le pesaban. Pudo decir en un murmullo:-“¿Quién eres?”- “Soy tu madre, Eira… “¿Eira había oído esta última frase? Ella se durmió en sueño profundo, lleno de sueños maravillosos…

2/

Cuando Eira se despertó estaba totalmente desorientada, miro a derecha e izquierda y no reconoció nada de lo que vio… Al entornar la vista reconoció en el fondo de la habitación a la mujer que había visto antes de dormirse, casi confundida con las blancas paredes.Ella no la recordaba muy bien por lo que la examinó detenidamente sin llegar a creer en lo que aquella mujer la había dicho antes de quedarse definitivamente dormida: la elfo tenía una piel casi tan blanca como la nieve, al igual que Eira, sus labios eran de un tono tan rojo que destacaban de forma gloriosa sobre su pálido rostro y su negro cabello, largo y sedoso como el de Eira. Sus rasgos eran impresionantemente parecidos…Cuando la elfo se percató de que Eira la estaba mirando y de que ya no dormía se acercó a ella y la dijo con una suave y melodiosa voz:-“Eira, ¿ya estás despierta, cariño?”-“Sí, ¿pero quién eres?”-“Soy tu madre Eira. Sé que es difícil de creer después de todo el tiempo que ha pasado, pero si me das una oportunidad para contarte lo que pasó te lo explicaré”.-“De acuerdo, pero primero, ¿dónde se supone que estoy?”-“Ah sí, se me olvidó que no reconocerías este lugar, la última vez que estuviste aquí acababas de nacer y es normal que no te acuerdes. Estamos en el palacio de la reina Bellia, en el fondo del lago.”-“¿En el fondo del lago? ¿Cómo es eso posible? Bueno… supongo que es normal tratándose de elfos. ¿Quién es esa reina?”-“Esa reina soy yo, mi vida, y tú eres mi sucesora, siempre y cuando quieras y estés de acuerdo con todo lo que te tengo que explicar. Aunque si no quieres saber nada de este mundo te devolveré al mundo que conocías. ¿Estás dispuesta a escuchar mi historia?”-Sí claro, mmm… Bellia.-“Bien Eira, pues escucha atentamente.Hace 18 años conocí a tu padre en una de las veces que pude salir a tu mundo, él estaba en el puerto atando cabos, en cuanto lo vi me enamoré de él, me deslicé a su lado intentando no llamar su atención puesto que el amor entre elfos y humanos no se permitía en nuestro mundo. Por ese entonces yo no era la reina, no tenía la edad suficiente y mi cuidadora reinaba en mi lugar puesto que mis padres habían muerto.
Cuando estaba pasando por detrás de tu padre él se giró y me vio, también se enamoró de mi en cuanto me vio pero yo sabía que eso no podía pasar, sin embargo el amor que sentíamos el uno por el otro era lo suficientemente fuerte como para que ambos luchásemos por él. Y en medio de ésta lucha te concebimos a ti, los más altos cargos del reino se reunieron y decidieron que yo te podría tener siempre y cuando te dejase vivir en el mundo de arriba con tu padre, yo acepté puesto que por encima de todo quería que tu nacieras. Cuando te di a luz solo me dejaron verte durante unas horas, lo que ellos consideraron suficiente para que yo me despidiera de ti y que tu no me recordaras. Tu padre te llevó con él y te cuidó como nadie más lo podría haber hecho.Te preguntarás por qué no fui a por ti cuando tu padre desapareció en la mar, la verdad es que nadie me informo de ese hecho. Mis criados son los que me informan de cómo estabas tú, pero una vez me decidí a vigilarte por mi misma y vi que estabas sola, que tu padre había desaparecido, entonces enfurecí y desterré a todos los que habían estado involucrados en el plan de ocultarme que estabas sola y triste, salí del lago y te recogí.Siempre te habrás preguntado por qué eres tan diferente a las demás jóvenes del pueblo, la explicación está en que eres mitad elfo y mitad humana como habrás deducido, pero esto nunca había pasado y la profecía dice que la primera hija de un elfo y un humano será la persona más bella de todos los tiempos y la que reinará en el mundo de los elfos por siempre.Esa persona eres tú, y en tus manos está la decisión. Por supuesto, puedes volver a tu mundo si así lo deseas, pero aquí podrás estar conmigo, recuperaremos el tiempo perdido y te mostraré todo lo que no sabes sobre este mundo. Si algún día vuelve tu padre podrá venir a vivir con nosotros si así lo deseas puesto que tú serás algún día la reina y serás tú quien dicte las leyes.”Ahora Eira, cariño, dime, ¿Qué es lo que quieres hacer?”

3/


Eira se sentó a reflexionar: ¡era la primera vez que uno de sus sueños podía hacerse realidad! Miró a su madre con tal intensidad que todo pareció enmudecer a su alrededor, y contestó:
- Sí, me quedo, pero prométeme que podré buscar
a mi padre.
- Sí, te lo prometo. Es verdad que su desaparición fue muy muy extraña… pero deseo tanto que te quedes, tenemos que recuperar tanto tiempo… Ven.
Eira descubrió un reino que no se parecía en nada a su mundo: los habitantes eran todos como ella, pero ninguno de ellos la igualaba en hermosura. Los habitantes vivían bajo el lago, en casas subterráneas talladas a mano y decoradas con frescos de los tiempos antiguos. La ciudad estaba ordenada siguiendo un orden jerárquico: los ricos en la superficie, las personas acomodadas después y los pobres en lo más profundo de la tierra…
Eira aprendió los cantos, las historias y otras actividades propias del entrenamiento de una princesa. Ya no era introvertida, le gustaba hablar y salir. Eira era libre.
Bellia, pensando que su hija estaba lista para irse en busca de su padre en este mundo o en el otro, preparó una escolta.
El día de la partida, la reina pronunció un discurso. Luego Eira y sus compañeros atravesaron la calle principal, para salir del reino, aplaudidos por la muchedumbre. Cuando atravesaron la gran puerta, oyeron a la reina Bellia pronunciar esta última frase, con una voz dulce pero fuerte:
- Deseo y espero de todo corazón que vuestra búsqueda tenga éxito. Buena suerte…
Eira no oyó el final, pero las palabras de su madre le reconfortaron el corazón…
Mamá cuenta conmigo para encontrar a papá, no debo defraudarla.
Después de un día de viaje, los equipos se separaron. Eira siguió al general, junto con dos soldados. Después de caminar unos veinte kilómetros, el paisaje cambió. Entraron en una especie de nubes negras que les impedían ver más allá de tres metros. Tuvieron que dar media vuelta pues no había manera alguna de respirar bajo el agua.
El general gritó:
- ¿Dónde estáis?
- Estamos aquí –gritó Eira tosiendo- Tendremos que atravesar esta zona. Los que se quieran marchar, que lo hagan ahora…
Un hombre se fue. Eira, el general y el último soldado pasaron la nube obscura creyendo que cada minuto duraba horas, antes de llegar al final. Allí descubrieron un paisaje de devastación. El suelo no era blanco, sino de un negro profundoy sin límites. Las plantas submarinas eran sólo ramas muertas. El grupo inspeccionó cada recodo en busca de algún ser vivo, …pero… todos estaban muertos y flotaban entre las aguas. No había ninguna señal de vida… Sólo la nada se ofrecía a sus ojos. Llegados a la frontera de los dos mundos, Eira volvió al mundo que había conocido siempre.

4/
Ante tal desolación, a Eira solo le quedaban dos opciones, seguir buscando a su padre inútilmente entre tierras devastadas o volver junto a su madre y esperar que su padre se hubiera perdido entre aguas reales y no en un submundo.
En su regreso, las fuerzas les abandonaban, la tristeza de la princesa era contagiosa y nadie se atrevía a decir nada. Cuando llegaron al palacio de Bellia, la reina les estaba esperando en las puertas, al ver la cara desamparada y sin vida de su hija se le partió el corazón. Eira levantó la vista hacia su madre y se echó en sus brazos. A la reina no le hacían falta palabras para saber la causa de la tristeza de su hija.
Pasaron muchos días y semanas hasta que la princesa pudo volver a sonreír y a salir de su habitación. Cuando por fin encontró fuerzas para levantarse y enfrentarse de nuevo a la vida descubrió que la búsqueda que ella misma había comenzado no se había parado mientras ella se recuperaba, sino que su madre nunca se había rendido y había decidido aumentar la búsqueda a los mares y océanos del mundo exterior. Eira se dio cuenta que con esa acción, su madre había puesto en peligro su propio reino, y le preguntó el por qué de esa arriesgada decisión:
- Madre, no entiendo porqué no habéis dejado la búsqueda.
Su madre le contestó:
- Eira, mi vida, no podía quedarme parada, sin hacer nada, o al menos sin intentar y probar con todas las posibilidades, y la sola idea de ver cómo te desmoronabas… me hacía sufrir de una manera insoportable.
- Pero madre, has puesto en riesgo el silencio bajo el que debe estar nuestro reino, ¿Y si los humanos se dan cuenta de que somos distintos?
- Cariño mío, debes saber que antes que reina soy madre, tu madre, por lo tanto pondría en riesgo mi propia vida antes que verte sufrir. Además, estamos tomando muchas precauciones y hemos conseguido muchas pistas.
Mientras Bellia le contaba a su hija los progresos conseguidos, a Eira se le iluminaba la mirada, había una posibilidad de que su padre se hubiera quedado varado en una isla albergada por la diosa Deionisia y sus secuaces. Ese mismo día partía una tropa para rescatarle. Ante esta noticia, Eira le pidió a su madre que la diese permiso para partir con las tropas. Tras muchas súplicas, Bellia aceptó pero a cambio de que se quedase en la retaguardia con ella si tenían que luchar.
Esa misma tarde partieron, al llegar a la isla descubrieron un ambiente cargado de vicio y desesperación. Eira no se asombró de la imagen que ofrecía la isla, ya que su madre le había advertido antes de salir que la diosa de esta isla era la poseedora del don de la desmesura, el vicio y todo lo que conlleva. Cuando entraron en el palacio comprobaron que la situación no era mucho mejor sino peor.
La reina les recibió, Bellia habló en nombre de su corte y a cambio de numerosos favores, donaciones y tratos consiguieron que Deionisia les dejase entrar a sus calabozos para buscar al padre de Eira. Tras explicarle la historia completa, Deionisia decidió que solo podría entrar Bellia y si después de tantos años conseguía identificar a su amor, les dejaría partir. Bellia aceptó, bajó y tras muchas celdas encontró a Reynold, el padre de Eira. Reynold reconoció a la primera a Bellia y ambos se fundieron en un beso.
Salieron de los calabozos, Eira al ver a su padre se lanzó a sus brazos, los tres se abrazaron y lloraron. Después de agradecer a todos su colaboración partieron hacia el reino submarino de Bellia. Ahora que la familia ya estaba recompuesta, recuperaron todo el tiempo perdido y finalmente, a los 21 años, Eira recibió la corona de sus padres, y como la profecía había dictado, Eira gobernó durante miles de años segura y justamente porque como todo el mundo sabe, los hijos de elfos y humanos viven durante muchos más años que los elfos naturales, pero no eternamente.

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